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Adoption d'un chat dans un refuge : bonne idée ?

« Un chat de refuge est un chat à problème ! ». Cette petite phrase, parfois entendue, va nous permettre d’engager une réflexion plus approfondie sur l’adoption d’un chat en refuge.

La méconnaissance est souvent à l’origine de préjugés et cette affirmation mérite d’être remise en question. Faisons le point des difficultés possibles puis, dans un second temps, relevons au contraire les points positifs. Il est certain qu’une généralisation ne peut caractériser chacune des adoptions.

SOMMAIRE

Le chat de refuge

Le terme de « problème »

Les difficultés possibles

Les points positifs

Le travail des refuges et des associations

Une adoption unique

un chat roux et blanc est couché dans un arbre à chat et nous regarde un peu caché. Il attend son adoption.

Le chat de refuge

Le chat de refuge est un animal ayant avant tout subit un traumatisme : abandon, parfois maltraitance, négligence… Il se retrouve dans un nouveau milieu, marqué de multiples odeurs, habité par d’autres chats, où le passage d’humains est fréquent. Son histoire n’est pas ou peu définie et il est difficile de le connaître d’une manière juste, approfondie. Son adoption révélera sa vraie nature et celle-ci évoluera encore au fil du temps avec son nouvel environnement.

Le terme de "problème"

Mais que sous-entend le terme de « problème » pour les personnes l’employant ?

  • Un « problème » de comportement du chat : morsures, pipi hors litière, griffades, évitement des contacts…
    Un « problème » pour l’humain est parfois un besoin pour le chat comme les griffades. Un aménagement de l’espace adapté sera souvent suffisant pour y remédier. Le « problème » peut donc se révéler être un comportement indésirable aux yeux de l’humain, une gêne qui peut être résolue. Il faut toujours chercher la cause du comportement pointé.
  • Un « problème » de santé : maladies se déclarant, faiblesse des défenses immunitaire…
un chat blanc et marron est couché au sol dans un refuge

Les difficultés possibles

Faisons le point sur les aspects négatifs qui peuvent interroger de futurs adoptants :

  1. Quel a été l’éducation  du chaton ?
    Une part d’inconnu est indéniable. Pour l’équilibre futur du chat, la période de socialisation du chaton est déterminante, l’allaitement jusqu’au sevrage également. Nous ne serons pas en mesure, de ce fait, d’apporter une explication exacte, face à un chat peureux ou hyperactif par exemple, sans connaissance de ses premières semaines de vie (de la naissance à 12 semaines environ). Seules des suppositions seront émises.
  2.  Quel a été son parcours de vie jusqu’à son accueil en refuge ?
    Pour un chat adopté à l’âge adulte, son passé reste souvent secret à nos yeux. Cette absence d’informations nous amènera à formuler des hypothèses face à certaines attitudes de l’animal mal accueillies par l’humain.  Des solutions existent. Les comportementalistes sont là, pour éclairer les situations pointées du doigt et pour proposer des moyens de parvenir à une meilleur cohabitation humain-chat en répondant au mieux aux besoins du chat.
  3. Quel est l’impact de son parcours de vie sur sa santé ?
    Le chat peut être victime : de maltraitance et/ou de négligence, d’une défaillance des soins normalement apportés par la mère dans un milieu sain, de maladies inhérentes à son errance sans suivi sanitaire, de stress lié à son abandon.

Oui, nous pouvons relever qu’un chat adopté en refuge peut connaître des difficultés mais n’en faisons pas une généralité. Les chats LOOF ont aussi leur faiblesse associée à la génétique. Pour exemple : le Maine Coon peut souffrir, de par sa grande taille, d’une dysplasie de la hanche. Le Persan peut connaître des problèmes respiratoires. L’hypertype physique avec des caractéristiques morphologiques sur-représentées et exagérées touchent différentes races. 

un chat tigré est couché, les yeux mi-clos

Les points positifs

Abordons à présent, les points qui peuvent mettre en avant une adoption en refuge. Les personnes se tournant vers les refuges vont au-delà de cette crainte de « problèmes ». Leur motivation est tout autre.

  1. Donner une nouvelle chance : aider un chat, lui donner une seconde vie, contribuer à son bonheur, agir en faveur de la cause animale. Les témoignages d’histoires heureuses sont nombreux. Des émissions comme Animaux à adopter : de la SPA à une nouvelle famille (C8) contribuent également au changement des mentalités. Ou encore des chaînes sur Youtube comme 1bike1world qui nous fait partager l’histoire de Nala, trouvée chaton, qui voyage avec Dean à vélo. Il fait participer les internautes à son engagement envers les chats des refuges.
  2. Evolution du chat : le chat adopté peut se révéler une fois son intégration faite. Il retrouve attention, repères, stabilité. Son évolution est permanente. Accordons du temps, de l’attention et surtout beaucoup d’amour, de patience.
    Si je peux parler de mon expérience après 4 chats adoptés en refuge, je retiendrais deux choses : il faut des mois pour apprendre à se connaître et rien n’est figé. Nilou, norvégien, adopté à un an, a tout (ré)appris : les caresses, le brossage, se promener en laisse, ne pas mordre. C’est aujourd’hui un chat bien dans ses pattes, affectueux et tellement attachant. Il m’a amenée à me remettre en question, chercher des informations, aménager l’espace, faire évoluer ma façon d’interagir avec lui. Mais quel parcours et quel enrichissement ! Mes 3 autres petits félins se sont vite sentis chez eux et n’ont pas eu de « problème », pour reprendre ce terme.
  3. Conseils des employés et bénévoles du refuge pour que les humains, leur foyer et le chat soient en accord. Les personnes du refuge ont appris à connaître les animaux et échangent sur la personnalité de chaque chat. L’histoire de l’abandon n’est pas toujours connue ou elle n’est pas toujours juste.
  4. Coût réduit : Les frais d’adoption couvrent également l’identification, la vaccination et la stérilisation (sauf pour un chaton). Leur santé est surveillé.

un chat blanc et marron, assis au sol, baille

Le travail des refuges et des associations

Les associations et les refuges, à la mesure de leur moyen, participent à un mieux-être des chats : soins, stérilisation, vaccinations, traitements parasitaires, sociabilisation en famille d’accueil, bénévoles qui viennent brosser les chats, jouer avec eux, les caresser, les manipuler. Chaque animal a sa fiche détaillée. Ils conseillent les adoptants et souvent prennent des nouvelles les premiers mois. Les vétérinaires et les comportementalistes félins apportent écoute et aide en cas de difficultés.

Remarquons également les chats se retrouvant en refuge suite au décès de leur humain. Ils sont perdus, sans repère mais ils retrouveront leur équilibre dans un nouveau foyer.

un chaton noir est dans une cage en refuge

Une adoption unique

Une part d’inconnu dans l’histoire de l’animal persistera toujours, des difficultés parfois devront être surmontées mais ne condamnons pas les chats abandonnés. Un humain en confiance, attentif et bienveillant fera sûrement un chat heureux…qui rendra son humain heureux !

Citons « Les chats de hasard » d’Anny Duperey avec l’histoire d’un chaton recueilli, qui a connu toutes les maladies mais qui a été une « personne-animale » marquante pour elle et sa famille.

Aucune généralité ne s’applique. Le « problème » sera pensé différemment d’une personne à une autre, il n’aura pas la même signification. Est-ce un « problème » pour l’humain ou l’animal ? Fuyons les idées toutes faites.

une tête d'un chat blanc tachetée de roux et de marron regarde sur le côté

L’information, la réflexion, l’échange devrait guider le choix dans l’adoption d’un chat.

En 2023, 28 652 chats ont été pris en charge par les 64 refuges et Maisons SPA et 25 228 d’entre eux ont été adoptés.

Photos unsplash.com