Apprendre des exercices éducatifs à votre chat fait partie des activités que vous pouvez lui proposer et partager avec lui. Cela renforce vos liens, stimule vos interactions, développe sa concentration, sa patience et son apprentissage, en échange d’un plaisir partagé et …de friandises.
SOMMAIRE
1. Avant de se lancer : guide pratique pour bien débuter
Pourquoi ? • Quand ? • Où ? • Combien de temps ? • Quelle récompense ? • Comment ? • Pour qui ? • Non !
2. Petits jeux et apprentissages
Viens • Rapporte • Assis • Couché • Roule • Patte • Check
Le training félin s’inspire du medical training, une méthode conçue pour examiner et soigner l’animal en douceur, en l’habituant à certaines postures utiles. Au quotidien, il prend toutefois une dimension plus large et s’inscrit dans l’enrichissement global : aménagement du domaine vital, gamelles ludiques, jeux, agility…
Au-delà du loisir, proposer ces petits exercices stimule mentalement le chat, réduit l’ennui, peut prévenir certains comportements indésirables (grattage, agressivité) et renforce la relation humain-animal. Rappelons aussi que la stimulation mentale fatigue souvent davantage que l’activité physique.
Le chat doit être disposé et intéressé, donc choisir un temps où il n’est pas en mode « je dors », « je veux jouer » ou « je cours partout ». Ce peut être un rituel instauré, les chats étant très attachés à leurs petits moments prévisibles et rassurants, ce qui facilite l’apprentissage.
Choisir un endroit calme, exempt d’autres sollicitations, pour faciliter sa concentration. Pour ma part, je trouve pratique que les chats soient en hauteur. Après le brossage du matin, sur un buffet, recouvert d’un tapis, nous faisons souvent : assis, patte, check et bisou-nez !
Quelques minutes suffisent mais tous les jours ou plusieurs fois par jour si possible. Enchaîner quelques tours en commençant par les plus simples. Garder toujours le même ordre aide le chat à les mémoriser. L’observation sera votre meilleure alliée. Il faut être attentif à la manière dont le chat vit la séance, repérer le moment où il est partant, puis quand il commence à se lasser. Relever les signaux de stress éventuels (queue qui fouette, pupilles dilatées, oreilles aplaties…). Un chat qui commence à se lécher indique qu’il n’est pas à l’aise ou ne comprend pas ce qu’on lui demande. La patience va de pair avec la constance.
Il s’agit de donner une récompense à chaque fois qu’un comportement souhaité est produit. C’est ce qu’on appelle un renforcement positif. La récompense doit être exceptionnelle sur le plan gustatif comme des friandises appétentes qui ont plus de valeur que les croquettes journalières. La taille de la gourmandise a peu d’importance mais son goût, oui. Ne pas hésiter à prendre des mini-snacks ou à les couper. Difficile de combiner friandise et diététique. Cependant, essayer de s’en rapprocher ! De la viande ou du poisson séchés sont parfois motivants et la composition au top ! Le goût du chat parlera.
Une fois le comportement acquis, le renforcement est supprimé progressivement (par exemple en récompensant une fois sur deux, puis une fois sur trois…) afin que le comportement devienne “résistant”, c’est-à-dire qu’il continue même si on ne récompense pas à chaque fois. C’est ce qu’on appelle le renforcement intermittent, reconnu en éthologie comme le plus efficace pour stabiliser un comportement.
Le mot et le geste associé sont gardés et même les compliments : « ouiii » ou « c’est bien ».
Une caresse ou la voix peuvent être utilisées pour féliciter, mais au début, ce ne sera certainement pas assez motivant. Le jeu-récompense est plus difficile à mettre en place mais avec un chat extrêmement joueur pourquoi pas.
Il convient d’apprendre une seule chose à la fois et tant qu’elle n’est pas acquise on ne rajoute pas un nouvel exercice. Commencer par le plus simple comme « viens » ou « assis ».
Si le chat est trop obnubilé par la nourriture ou qu’il est affamé, il ne se concentre pas et est trop vif pour attraper la gourmandise. Notre calme et notre énergie sont également communicatifs.
Un geste choisi peut être associé aux ordres vocaux pour déclencher le comportement. Enfin, il est important de terminer les séances sur un exercice réussi.
Eviter de récompenser un chat qui exécute le tour impeccablement, mais toutes griffes sorties ! Il comprendrait : « C’est comme ça que je dois faire, je vais m’appliquer à refaire pareil » !
Respecter le bon timing pour dire le mot (l’action se fait là maintenant) et la friandise (immédiatement après). Un comportementaliste félin peut organiser et vous accompagner dans votre première séance.
Un chaton ou un chat âgé aura moins la capacité mentale pour l’un, physique pour l’autre. A partir de 10-12 mois, les séances peuvent s’inscrire dans la routine. Chaque chat est unique : adaptez le rythme, la difficulté et le type de récompense.
Le tempérament du chat et parfois sa race doivent être les premières choses à prendre en compte. Un chat de race Persan ou Bengal ne vont pas faire les mêmes exercices physiques. Un chat peureux ou actif nécessitera une approche adaptée : plus progressive et rassurante pour le premier, plus stimulante et variée pour le second.
Nous n’intervenons pas directement sur l’animal, par exemple, en lui prenant une patte, en appuyant (même légèrement) sur son dos.
Certains exercices n’apportent ni intérêt ni plaisir au chat. Le training félin doit rester centré sur son bien-être et s’éloigner de l’image du “chat de cirque”.
Ces exercices sont une base que j’utilise aussi dans mes accompagnements professionnels : ils permettent de renforcer la complicité et enrichissent la vie quotidienne avec votre chat.
Nous pouvons utiliser ici l’alimentation habituelle ou, à défaut, une friandise. Pour ma part, je mélange croquettes et friandises, ces dernières parfumant l’ensemble de la boîte !
Nous allons nous servir du déplacement du chat pour structurer l’ordre de rappel. Lorsque le chat vient spontanément vers nous ou qu’il est intéressé par notre activité : il a entendu la boite ou le sachet magique, on a pris un jeu qu’il aime ou sa brosse (et il apprécie ce moment), nous pouvons alors dire par exemple : « Neko, viens » et récompenser. Très rapidement, le chat viendra au rappel sans renforcement.
Lors d’un jeu avec une canne à pêche, si le chat tient sa « proie » en gueule, on ramène doucement le fil vers nous. Dès qu’il pose le jeu à terre vers nos pieds, le mot est dit « rapporte » et la friandise donnée.
De la même manière, en capturing, nous pouvons dire « couché » lorsque le chat prend cette posture, puis donner la récompense.
Ou, en apprentissage, poser la friandise au sol : le chat s’approche pour la sentir (ou la manger !), se baisse, puis reculer légèrement la gourmandise. Le chat s’aplatit davantage = « couché » + récompense. Cet exercice peut progresser graduellement, en récompensant d’abord des postures proches, puis celles qui sont exactement ce qu’on demande.
Servons-nous également, de la posture naturelle du chat lorsqu’il s’assoit. Chaque fois qu’il adopte cette position à proximité de vous, dire « assis » et l’accompagner du geste approprié si possible. Renforcez avec une récompense. Le chat va vite comprendre !
La récompense vient après le mot ou le geste. Ne récompensez pas le chat qui s’assied sans ordre toute la journée et semble attendre en vous regardant d’un air entendu.
Le CAPTURING est le nom de cette méthode où nous renforçons positivement un comportement du quotidien que nous souhaitons voir se reproduire.
L’apprentissage, plus rapide, consiste à prendre une friandise, de la placer au-dessus de la truffe et de reculer légèrement la main. Une fois le chat assis, dire immédiatement « assis » et donner la friandise.
Le chat doit être couché sur le côté. S’il roule naturellement (en mode, « je fais ma saucisse »), dire « roule » et récompenser. Ou bien, placer sa main au-dessus de lui, la déplacer pour qu’il la suive du regard, et l’inviter à rouler. La friandise n’est pas dans la main qui guide. Comme pour le « couché », décomposer la séquence et récompenser graduellement.
Enseigner à rouler toujours du même côté au début. Le côté inverse sera un apprentissage distinct, donc on ne mélange pas les deux.
Insérer une gourmandise entre deux doigts de votre main. Présenter la main à l’horizontale devant la patte du chat. Le chat essaie d’attraper et, dès qu’il touche la main, dire « patte » et donner la gourmandise juste après.
Dès plusieurs réussites, ne plus mettre de leurre.
Même principe : insérer une gourmandise entre deux doigts, présenter la main verticalement devant le chat. Lorsqu’il touche votre main, dire « check » et donner la récompense immédiatement.
L’étape suivante sera la même chose sans le leurre.
De nombreuses possibilités s’offrent à vous, tant que le plaisir mutuel et le respect du chat sont présents. Citons le slalom, le saut à travers le cerceau, tourner sur lui-même, passer sous un obstacle…
La méthode reste la même : plaisir, patience et progressivité !
Attention toutefois à la sécurité lorsque l’exercice engage le corps : espace suffisant, surface au sol non glissante, limiter les hauteurs… et garder à l’esprit l’utilité de l’apprentissage.
Mes chats savent descendre d’une hauteur en sautant sur mon dos. Au-delà du côté sympathique et du fait de se transformer en “ascenseur”, cette action pourrait les aider dans une situation délicate qu’ils pourraient rencontrer.
Le training félin peut parfois aider pour les parcours d’agility. Certains apprentissages et les mots qui leur sont associés tels que « – Descends » ou « – Dessous » seront également présents lors de la séance d’agility. Nous touchons ici la frontière entre l’apprentissage de petits tours et la connaissance de mots utilisés au quotidien.
Amusez-vous, mais surtout gardez à l’esprit que, même si le plaisir est partagé, le bien-être du chat aura toujours la priorité… et que chaque bon moment passé ensemble est précieux !
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