Si la maman chatte disparaît après la mise bas, il faut agir vite ! Les chatons, incapables de réguler leur température ou même de faire leurs besoins tout seul, sont totalement dépendants.
Idéalement, les chatons peuvent être intégrés à une autre portée de chats : une « famille d’accueil féline ». Si la maman chatte les accepte, ils grandiront sans distinguo. Mais pour ce faire, les deux portées de chatons doivent un avoir un âge similaire pour s’élever ensemble afin de ne pas créer un déséquilibre dans la prise de lait et dans les apprentissages futurs.
Pour intégrer favorablement les nouveaux venus, il convient de les imprégner de l’odeur de la famille d’accueil en frottant légèrement les chatons orphelins avec un tissu de la literie de la mère adoptive.
Toutefois, l’accueil d’un trop grand nombre de chatons peut poser plusieurs défis :
Fatigue importante de la mère, pouvant impacter sa santé.
Compétition dans la prise du lait, risquant d’entraîner le rejet des plus faibles.
Retard de croissance chez certains chatons.
Une observation durant les premières semaines permettra de s’assurer des bons soins prodigués par la mère et du développement normal des chatons orphelins. Si cela est nécessaire, une complémentation avec du lait maternisé compensera l’allaitement. Votre vétérinaire vous dispensera tous les bons conseils.
Dans certains cas, une seconde famille d’accueil féline peut être sollicitée pour répartir la charge et garantir le bien-être de tous.
Il arrive parfois qu’une autre espèce prenne le relais. Nous connaissons tous ces vidéos attendrissantes où lapines et chiennes adoptent des chatons. Mais cette situation n’est pas sans risque : si l’environnement est dépourvu de chats, le chaton pourrait s’identifier à son espèce adoptive. Imaginez un chat qui agit comme un lapin – mignon, certes, mais pas vraiment pratique.
Ce phénomène, appelé ‘objet d’empreinte‘, désigne un mécanisme comportemental bien connu dans le règne animal, où un jeune individu assimile les caractéristiques de son environnement et de ceux qui l’élèvent.
Aussi attendrissante soit-elle, cette adoption inter-espèces peut entraîner des comportements inappropriés et une intolérance envers ses congénères.
Ces apprentissages maternels peuvent-ils être compensés par l’humain qui les adopteraient tout bébé ?
Si c’est l’humain qui devient le parent adoptif, la situation se complique aussi. Les chatons privés de leur mère n’apprennent pas les fameux codes chats. Résultat ? En grandissant, ils risquent de développer des troubles du comportement : anxiété face à des stimuli, besoins faits en dehors du bac à la litière, agressivité, hyperactivité, voire des comportements dépressifs ou d’auto-mutilation.
Grâce à leur mère et leur fratrie, les chatons apprennent des éléments essentiels à leur équilibre : le contrôle de la morsure lors des jeux, la reconnaissance des signaux corporels et la gestion des conflits. Sans cet apprentissage, un chat élevé sans repères félins peut réagir de manière excessive à des situations banales, comme fuir de façon paniquée face à un bruit soudain ou attaquer sans raison apparente lors d’un jeu.
Les premières semaines de vie du chaton sont cruciales pour son développement et son adaptation future :
Avant 6 semaines, ils dépendent totalement des enseignements de leur mère et de leur fratrie car ils sont encore en pleine phase d’imprégnation.
Entre 6 et 8 semaines, le risque diminue progressivement, car le chat entre dans une période moins critique.
Entre le 7ᵉ jour (mais surtout entre la 2ᵉ semaine) et la 9ᵉ semaine, s’ouvre la période dite sensible, où chaque expérience façonne son développement et reste gravée dans sa mémoire. Toutes les sollicitations participent aux fonctions sensorielles.
Pour compenser l’absence maternelle, il est essentiel d’exposer le chaton à des interactions avec d’autres félins et de reproduire certains gestes maternels. Par exemple, des caresses douces après les repas peuvent imiter le léchage rassurant de la mère et contribuer à son bien-être.
Les troubles comportementaux ayant pris racine pendant la période juvénile sont souvent complexes à corriger à l’âge adulte. Un comportementaliste peut, par l’aménagement de l’espace, la transmissions des bonnes interactions avec l’animal et des petits exercices ludiques, aider à améliorer la situation.
Une statistique frappante à retenir : 70 % du comportement du chat adulte dépend des apprentissages acquis dans les premières phases de sa vie tandis que le reste est dicté par son hérédité. Alors, sans sa mère, le chaton risque de passer à côté de bien des leçons essentielles qui définirait son comportement et son tempérament à l’âge adulte : la gestion des événements du quotidien, de ses émotions, la résistance à la frustration, la socialisation avec d’autres espèces…
Construire un chat épanoui sans ces bases ? Un vrai défi !
Ces situations nous rappellent que la reconnaissance de son espèce n’est pas innée. Elle s’apprend par imprégnation. Un chaton élevé par une lapine adoptera ainsi les comportements de cette dernière.
En l’absence de sa mère, le développement cérébral du chaton dépendra directement des stimulations de son environnement. Cette phase déterminante influencera durablement son comportement à l’âge adulte, parfois avec des effets indésirables.
Photos n° 2 : pexels.com / n° 4 : unsplash.com / n° 1 : pixabay
Pas de panique, vous pouvez encore rejoindre le second article et poursuivre votre lecture…
A quel âge adopter un chaton
puisqu’il n’a pas tout appris à 2 mois ?